Note préliminaire : avec environ un mois et demi, c’est pas le pire des retards sur ce blog.
Il suffit de peu pour transmettre au public un message, une impression, de lui faire découvrir un monde, un univers. Il suffit de peu, mais nous voyons ces dernières années une certaine tendance à la surexplication et à la suranalyse, que ce soit via les monologues d’un narrateur omniscient ou par les commentaires des personnages spectateurs de l’action. Il y a étrangement un côté abruti dans cette tendance ; comme s’il fallait expliquer par le dialogue tout un système, tout un univers, toutes les actions des personnages au public sans qu’il n’ait l’occasion de comprendre et d’interpréter naturellement la situation.
Pourtant, il y a une série qui a su surprendre les spectateurs en étant à contre-courant de cette tendance. Elle a su capter l’attention en dévoilant au compte-goutte son contexte, à construire et développer son univers à l’opposé de ce que la série représentait à première vue. Elle a réussi à totalement déjouer les attentes des spectateurs, pas seulement parce que personne n’en avait pour elle, mais parce qu’elle a su utiliser à bon escient ses évidentes faiblesses pour en décupler ses forces.
Beaucoup se demanderont quelle drogue ai-je pris pour présenter de cette façon une série animée en 3D moche pour furries racontant l’histoire d’animaux à l’apparence humaine. C’est une question légitime car peu ont fait l’expérience de l’avoir regardé pour comprendre une chose essentielle : Kemono Friends est un anime intelligent, et le traitement de son univers tout aussi malin que subtil.